Quand on lui demande sa formation de musicienne, elle lève les yeux au ciel, englobe toute la pièce et au-delà d'un grand geste de la main et dit : «Oh… tout», d'un air un peu las. Jeanne Added était épuisée jeudi soir après son concert donné à l'Air Libre, la belle salle qui accueille depuis des années la création des Transmusicales de Rennes. Epuisée n'est même pas le bon mot, elle était liquéfiée après une semaine de travail intensif avec ses deux musiciennes (claviers et batterie) et deux premiers concerts (il lui en reste trois jusqu'à dimanche) exigeants chargés, pression supplémentaire, de lancer auprès du public et des médias son premier album à venir en 2015.
Qu’on la rassure d’emblée, cette création est réussie et déstabilisante, ce qui n’est pas la moindre de ses qualités à une époque où l'on sait bien trop souvent ce qu’on va voir avant d’avoir vu. A l’Aire libre jeudi, on ne savait toujours pas vraiment après, tant le caractère éminemment personnel et charismatique des chansons de Jeanne Added emporte tout sans faire le tri entre pop électronique, ballades acoustiques et fond post-punk.
«Suggérer les possibles»
En trio resserré, elle à la basse, au chant et à l'harmonium, parfaitement calée par la batteuse Anne Paceo (meneuse des formations jazz Triphase et Yôkaï) et les nappes de la clavier Narumi Hérisson (du trio Tristesse contemporaine), c'est une musique qui tient du très électronique et du furieusement hum