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Libération
Critique

Le retour messianique de D'Angelo

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Quatorze ans après «Voodoo», le musicien américain revient avec un album surprise dans lequel il évoque les révoltes de la rue, de Ferguson à l'Egypte. «Black Messiah» méritait bien l'interminable attente.
Quatorze ans après «Voodoo», D'Angelo n'a rien perdu de sa superbe. (Photo Greg Harris. )
publié le 17 décembre 2014 à 13h34

A la sortie de Voodoo, son deuxième album, D'Angelo n'avait que 26 ans. L'Américain (né en Virginie) a attendu d'en avoir 40 pour présenter son troisième disque sorti par surprise en début de semaine. Ironie de l'histoire, selon le New York Times, l'artiste aurait pris de court RCA (Sony), son label, qui prévoyait de le commercialiser au début de 2015. D'Angelo (ici accompagné de l'orchestre de jazz The Vanguard) souhaitait que Black Messiah fasse écho au soulèvement de Ferguson. Ce troisième disque, dont la pochette en noir et blanc montre des manifestants le poing levé, puise son inspiration dans la révolte de la rue. «Il parle des gens qui se lèvent à Ferguson, en Egypte et à Occupy Wall Street, partout où une communauté en a marre et décide de faire changer les choses», a indiqué le chanteur dans un communiqué. Le messie n'est donc pas religieux, le messie n'est pas D'Angelo. «Ça nous concerne tous, poursuit-il. Ça parle d'une idée à laquelle nous aspirons. Nous devrions tous aspirer à être un messie noir. (...) Black Messiah n'est pas un homme. C'est le sentiment que collectivement, nous sommes tous ce leader».

La pochette de «Black Messiah».

Le message évacue dès lors la question du : Black Messiah aurait-il pu sortir il y a cinq