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Libération
Critique

Giant Claw, glaneur pop

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Avec «Dark Web», son huitième album en ligne, l’Américain illustre un genre en plein essor où tubes anciens et récents piochés sur le Net s’allient dans des ambiances synthétiques.
Keith Rankin, alias Giant Claw, est installé dans l'Ohio. (Photo DR)
publié le 28 décembre 2014 à 17h26

Il a fallu quelques semaines pour assimiler le huitième album de l'Américain Keith Rankin, alias Giant Claw, et en faire l'un des disques les plus passionnants de l'année écoulée. Faisons-en même un carnet d'intentions auquel on pourra se référer sans cesse pour comprendre les sons qui risquent bien de nous arriver aux oreilles.

Car Dark Web - c'est le nom de l'album, en référence à la zone du Web qui n'est pas indexée ou saisie par les géants du secteur -, acte une intéressante évolution en cours vers la collision de toutes les musiques dans un flux futuriste ultraconnecté et sans œillères, en même temps qu'il forme un début de réponse à la nostalgie qui a marqué les années 2000, telle que décrite par le journaliste britannique Simon Reynolds en 2012. Dark Web est une sortie confidentielle que tout le monde peut écouter (sur Bandcamp, les plateformes de streaming et de téléchargement, voire en vinyle) et c'est exactement son sujet. Au fil des huit titres méandreux mais toujours chantants et accrocheurs de l'album, Keith Rankin met en son ce qu'est devenue la vie d'un amateur de musique, qui surfe sur le Web en ramassant comme il peut des bribes de chansons qui lui parviennent.

Niches. Chacun a fait cette expérience - apprise pour cer