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Libération
Le portrait

Médine, le vengeur mosquée

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Avant comme après «Charlie», ce rappeur musulman havrais boxe les laïcards et déplore une liberté d’expression à la carte.
Médine au Havre, le 22 janvier. (Photo Boris Allin)
publié le 30 janvier 2015 à 17h21

Le soleil a du mal à réchauffer l’ambiance aux abords de la gare du Havre en cette mi-janvier. Installé dans un petit snack pakistanais, devant une assiette de kebab, poulet et morceaux d’agneau, Médine ne mâche pas (que) ses mots. Le bonhomme a une dent contre les journalistes : «A chaque polémique, c’est pareil. Je dois rejustifier mon combat, réexpliquer ses grandes lignes, rassurer mes alliés…» Marianne l’a cloué au pilori. France Inter a appelé. Maintenant, c’est à notre tour.

Ses mains découpent l’air. Labiales et gutturales claquent fort. Il est prêt à en découdre. Voici l’adversaire du jour : 1,80 m, 95 kg. Rappeur à résistance hors-norme, adepte de boxe anglaise et champion de France du KO par punchlines assassines. Le combat s’annonce difficile.

Libé l’a rencontré deux fois par le passé, en 2010 et 2013. En ces temps, le ton était apaisé. Médine avait l’aura du rappeur engagé, de l’artiste de banlieue qui met le doigt où ça fait mal. Témoin bruyant de la ghettoïsation d’une frange de la population abandonnée à la misère politique et sociale, il dénonce dans des textes à la puissance mate la stigmatisation des Français de confession musulmane. Que s’est-il passé entre-temps pour déterrer la hache de guerre ?

Le 1er janvier est sorti son nouveau clip, Don’t Laïk, visionné plus de 800 000 fois sur YouTube, dans lequel il balance de toute la lourdeu