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Libération
PLAYLIST

Le son de Sheffield en 6 disques

Pochette de «His 'n' Hers», de Pulp.
publié le 27 mars 2015 à 18h46
(mis à jour le 1er avril 2015 à 15h16)

The Human League, Reproduction (Virgin, 1979)

Oubliez le trio sexy qui a cassé la baraque avec Don't You Want Me à la fin 1981. La «Ligue humaine» des débuts - celle d'Ian Craig Marsh, Martyn Ware et Phil Oakey - n'aimait rien tant que les écrits de J.G. Ballard, l'art conceptuel et les sons de synthés inhumains. Tout Gattaca est déjà là.

Cabaret Voltaire, Three Mantras (Rough Trade, 1980)

Tout le «Sheffield sound» résumé en deux mantras électroniques, à la fois diablement funky et épais comme de l'acier trempé. Dans leur longue et tortueuse carrière, les «Cabs» ont pondu de nombreux chefs-d'œuvre, mais n'ont jamais rapproché d'aussi près ce paradoxe magique, après lequel courent 99 % des artistes industriels depuis trente ans.

Clock DVA, Advantage (Wax Trax !, 1983)

Spécialiste des rendez-vous ratés, le groupe d'Adi Newton a passé sa carrière à enchaîner les inventions et les rétropédalages idiots. Il a tout de même accouché de quelques grands disques, dont cet Advantage matriciel, à peu près aussi influent dans l'underground que les premiers Coil ou Soft Cell.

Chakk, 10 Days in an Elevator (MCA, 1986)

C'est le ratage le plus emblématique de mise en orbite mainstream d'un fleuron de l'underground sheffieldien : après deux singles impeccables et une signature sur la major MCA, ce trio de funk industriel dément a perdu pied au point de pondre un décalque de l'enfer. Trente ans plus tard, c'est toujours injouable en soirée, mais très excitant à écouter.

Pulp, His ‘n’ Hers (Island, 1994)

Bourré de tubes (Babies) et de moments d'anthologie (David's Last Summer), le premier album de Pulp à passer le périph de Sheffield et à toucher du bout des doigts le succès, est le plus tendre et le plus cruel de sa discographie, celui où Cocker raconte le mieux le sexe, l'extase et l'ennui dans les tours et les centres commerciaux. Un des disques les plus importants de la pop d'Angleterre des années 90.

LFO, Advance (Warp, 1996)

N'oublions jamais qu'avant de produire Björk ou Depeche Mode, le très regretté Mark Bell (1971 - 2014) a inventé la techno anglaise et pondu l'un des plus grands disques de l'histoire de la musique électronique : cet Advance à la fois infernal et édénique, qui semble résoudre toutes les ambiguïtés de la techno moderne.