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Interview

Casque t'écoutes ? Patrick Cohen : «Je préférerais qu’on m’interdise de concert plutôt qu’on me prive de disques»

Patrick Cohen, aussi matinal que musical. (Photo DR)
publié le 19 juin 2015 à 18h47

La matinale d’information de France Inter est non seulement la plus écoutée de France mais aussi la plus musicale. Son pilote, Patrick Cohen, connaît la chanson. Il le prouve.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?

Un 33 tours : Rickie Lee Jones (1979). La première voix qui m'a rendu amoureux d'une voix.

Votre moyen préféré pour écouter de la musique : MP3, autoradio, platine CD, vinyle ?

Old school : radio, CD. Mais j’ai gardé les vinyles.

Le dernier disque que vous avez acheté, et sous quel format ?

Keith Jarrett, Creation, en CD.

Où préférez-vous écouter de la musique ?

Là où rien ne peut vous distraire de l’écoute. Donc en voiture ou au concert.

Est-ce que vous écoutez de la musique avant de débuter la matinale ? Un disque fétiche pour bien débuter la journée ?

Il y a toujours un moment de musique dans la préparation de la matinale, avec une visite dans la fabuleuse discothèque numérique de Radio France pour trouver la chanson qui va illustrer le billet de 7 h 43. Sinon, réveil en musique avec l'un des morceaux programmés en sonnerie sur mon téléphone. En ce moment et en alternance : Aguas de Março par Elis Regina et Tom Jobim. Et Cocktail chez mademoiselle de Laurent Voulzy.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Un vieux titre de Sardou, disons Restera-t-il encore ? J'aime bien ses premiers albums. Pas de honte, mais je me sens un peu seul…

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?

Benjamin Clementine. Une voix qui ne me touche pas.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?

La bande originale des Demoiselles de Rochefort, le plus durable des antidépresseurs.

Quelle pochette avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?

Anatomy of a Murder, la BO du film signée Duke Ellington, avec l'affiche-pochette de Saul Bass. Elle est accrochée dans mon bureau.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?

Ni musique, ni fleurs, ni couronnes.

Préférez-vous les disques ou le live ?

J’aime les deux. Mais, à tout prendre, je préférerais qu’on m’interdise de concert plutôt qu’on me prive de tous les disques.

Votre plus beau souvenir de concert ?

M, Matthieu Chedid, à Radio France il y a cinq ans. Une bête de scène, d’une générosité sans limite.

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique ou n’y allez-vous jamais ?

Pendant mes heures de bureau ? Non, jamais.

Citez-nous les paroles d’une chanson que vous connaissez par cœur.

«Parce que t’as les yeux bleus / Que tes cheveux s’amusent à défier le soleil par leur éclat de feu / Parce que tu as 20 ans / Que tu croques à la vie comme à un fruit vermeil que l’on cueille en riant / Tu te crois tout permis et n’en fais qu’à ta tête / Désolée un instant prête à recommencer.»

Aznavour [Parce que, ndlr]. Impérissable.

Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?

Agnès Obel, Philharmonics.

Le morceau qui vous rend fou de rage ?

Ma Liberté de penser, Florent Pagny. La démagogie à l'état brut.

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

Histoire de J., Jeanne Cherhal.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Pff… je ne sais ni jouer ni chanter. Peut-être aurais-je pu porter les valises et les cafés de Dire Straits. Pour entendre les répètes de Mark Knopfler.

La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?

Le Petit Garçon de Serge Reggiani. Imparable.

Ses titres fétiches

Anita O'Day Let's Face the Music and Dance (1956)

Claude Nougaro Cécile ma fille (1963)

Pat Metheny Group Have You Heard (1989)