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Critique

HDR, l’art de la fougue

Dans son troisième album, le duo parisien aiguise sa pop juvénile et rafraîchissante.
Housse de Racket (HDR), fraîcheur et naïveté. (Photo DR)
publié le 30 octobre 2015 à 17h26

Quiconque voudra bien se forcer un peu trouvera évidemment des correspondances entre la musique de HDR (initiales de Housse de Racket, un nom pas très bien choisi, trop longtemps traîné comme un boulet) et celle de tout un tas d’autres groupes, de mouvements musicaux et de styles divers et variés. Pourtant, ce qui frappe à la découverte de chaque nouvel album de ce trop discret duo parisien, c’est son caractère unique, insituable sur la carte de la musique française. Très énergique et rythmée, euphorisante et en même temps bizarrement psychédélique ou discrètement cérébrale, la pop de HDR est complexe. Paradoxalement, ce qu’on en retient, c’est une impression de fraîcheur et d’éternelle naïveté. D’idiotie, a-t-on presque envie d’écrire au risque de paraître blessant et d’être mal compris.

Après trois albums et dix ans d'existence, il y a toujours quelque chose de viscéralement juvénile chez HDR (qui tient aussi au timbre de voix de Pierre Leroux). Une qualité qui les dessert peut-être un peu malheureusement, même si un groupe comme Phoenix (dont ils ne sont pas si éloignés) a fini par trouver son public au-delà de ses plus folles espérances. Il est simple de passer à côté de HDR, de balayer leur musique d'une plaisanterie désagréable. Ce serait passer à côté d'un univers drôlement original et rafraîchissant. Chantant en anglais et en français avec toujours des mots très simples qui semblent pourtant faire partie d'une novlangue rétro-futuriste (on se souvient de leur hymne au TGV dans l'excellent Alésia en 2011), HDR a manifestement voulu privilégier sur ce nouveau disque l'évidence des mélodies et la luminosité des arrangements. Il en résulte plusieurs tubes potentiels - Encore, Satellite 1, The Tourist ou le Rayon vert (HDR serait-il un groupe rohmérien ?) - dont il faut espérer qu'ils trouvent un large public, même si les plus vieux fans auront sans doute une préférence pour les titres moins évidents qui clôturent le disque, Parallel Lives, qui semble échappé (la basse notamment) d'un disque baroque de Magazine, et Satellite 2, folle variation instrumentale sur le titre du même nom. En gros, on est fans.

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