L'écoute de U-Huh, le single du premier maxi officiel de Tkay Maidza, est comme une cure de jouvence : l'enthousiasme et l'euphorie communiqués par cette rappeuse et chanteuse australienne née au Zimbabwe semblent impossibles à contenir. U-Huh n'est pas une nouveauté, la chanson tournant un peu partout depuis un an et demi, mais le toujours fringant label Kitsuné s'est décidé à signer la jeune femme et à regrouper quelques-uns de ses meilleurs morceaux sur un EP qui démontre avec classe des infinies capacités de la jeune femme. Evoluant quelque part entre M.I.A., Azealia Banks et Santigold, passant volontiers d'un r'n'b festif à des morceaux hip-hop plus durs (le puissant Ghost, produit par Baauer, l'auteur du Harlem Shake), puis a des aspirations plus 2-step (une déclinaison de la house) sur Switch Lanes. La jeune femme, 19 ans, traverse tous ces styles avec charisme et une énergie inépuisable, semblant prête à sauter sur tous les morceaux et toutes les occasions. Si l'on regrette un peu les montées grossières et les accents electro dance music (EDM) un brin sales de M.O.B., Tkay Maidza sait le plus souvent faire les bons choix, en témoigne l'apparition de l'excellent producteur anglais Bok Bok pour accompagner son débit mitraillette sur Finish Them, morceau taillé pour les clubs . Si la rappeuse continue à naviguer aussi habilement entre underground et velléités pop, et ne se trompe pas dans ses choix de collaborateurs, nul doute que le monde sera à ses pieds très prochainement.