Menu
Libération
Témoignage

Ma minute Bowie : Roman Rappak, du groupe Breton «C’était un homme théâtre»

publié le 11 janvier 2016 à 20h31

«J'écrivais une chanson autour de l'espace, de la Terre, jusqu'à 5 heures la nuit de dimanche à lundi, et je n'arrêtais pas de penser à lui. Il ne m'a jamais quitté. Môme, j'ai grandi à quelques minutes du quartier où il est né, à Londres. Dans une banlieue, si proche d'une des plus grandes villes au monde, mais loin aussi d'en être l'émanation : cela donne un certain sens du détachement, comme le regard d'un alien sur une planète où tu n'es pas invité. J'ai plus appris avec lui que dans toutes mes rencontres ou à l'école d'art : il a toujours tout changé, tout métamorphosé. Les Beatles peuvent bien changer d'habits à chaque album : lui s'est déconstruit comme Duchamp et reconstruit comme Warhol. C'était un homme théâtre. Ce n'est pas une carrière qu'il a eue, c'est une vie à 360 degrés, une sorte de sculpture géante dédiée à l'art, comme, par le passé, Le Caravage, Keats ou Bresson. Une vie en forme de point de convergence entre la musique, l'activisme, la technologie, la pop culture et l'esthétique. Jusqu'à sa mort, transformée dans Lazarus en œuvre d'art.»