Souvent associé à Valérie Donzelli pour les films qu'ils ont conçus ensemble - la Reine des pommes ou La guerre est déclarée -, Jérémie Elkaïm s'est imposé comme une des personnalités atypiques d'un cinéma français trop souvent formaté. Ses goûts musicaux sont tout aussi personnels.
Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?
Bad, de Michael Jackson. En fait, quand j'avais 9 ans, j'ai volé la cassette à la Fnac. J'étais à fond !
Votre moyen préféré pour écouter de la musique : MP3, autoradio, platine CD, vinyle ?
J’écoute du MP3 sur une chaîne hi-fi haute définition. C’est un peu comme mettre le chauffage à fond et ouvrir les fenêtres.
Le dernier disque que vous avez acheté, sous quel format ?
Betty Rubble: the Initiation, de Mykki Blanco, en téléchargement. J'aime ce rappeur ultra-atypique, symbole d'un rap qui change.
Avez-vous besoin de musique pour travailler ou, au contraire, de silence ?
La musique fait trop de bruit et d’émotion dans ma tête pour cohabiter avec le travail.
La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?
Ma Philosophie, d'Amel Bent. En fait, je n'ai absolument pas honte de l'écouter. Ça fait encore plus snob de dire ça, non ?
Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?
Back to Black, d'Amy Winehouse. Tout est bien, mais je m'en contre-tamponne.
Le disque pour survivre sur une île déserte ?
Songs in the Key of Life, de Stevie Wonder, au moins on pourra danser avec les serpents sur l'île.
Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?
Unfinished de Mr Oizo. Ça me fait penser à la blague au début d'Annie Hall. C'est deux vieilles femmes dans un restaurant, l'une d'entre elles dit : «La nourriture ici est dégueulasse.» Et l'autre répond : «Oui, et les portions sont minuscules.» Woody Allen poursuit : «Voilà comment je perçois la vie, pleine de solitude, de douleur et de souffrance… et elle finit toujours trop vite.» Ce morceau n'est pas très agréable à écouter, mais on est triste quand il s'arrête. Comme avec la vie… (Ça fait un peu dépressif comme réponse, non ?)
Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon sound system, ou n’allez-vous jamais en club ?
J’y suis beaucoup allé pour chasser les souris et prendre quelques bourre-pifs.
Citez-nous les paroles d’une chanson que vous connaissez par cœur ?
A lire en imaginant l'accent du Sud-Ouest : «Quelque chose vient de tomber / Sur les lames de ton plancher / C'est toujours le même film qui passe / T'es toute seule au fond de l'espace / Et t'as personne devant, personne.» [Francis Cabrel Encore et encore, ndlr.] Ce qui est génial, c'est que ça ne veut strictement rien dire.
Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?
La bande originale du film Super 8.
Le morceau qui vous rend fou de rage ?
Je n'en ai pas vraiment… sinon, à propos de rage, il y a «le Restaurant» [le morceau Droit de réponse, ndlr] de Francky Vincent, où il a l'air clairement pas content. Le morceau est improbable.
Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?
Good Kid, m.A.A.d City de Kendrick Lamar, son grain de voix, l'atmosphère, et tout spécialement le morceau Backseat Freestyle au groove imparable.
Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?
New Order. Ils tiraient toujours la gueule, mais ils avaient la classe. Ou non, plutôt Wham! : ils faisaient de la musique de merde, mais ils avaient l’air toujours contents.
Le morceau qui vous fait toujours pleurer ?
Drouot, de Barbara. Elle raconte cette gloire déchue qui essaie de racheter son passé à une vente aux enchères. Ces objets qui font ressurgir ceux qu'on a aimés.
Ses titres fétiches
Bob Dylan & Johnny Cash Girl from the North Country (1969)
The Stranglers La Folie (1981)
Christophe J't'aime à l'envers (1996)