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Libération
Histoire de pochette

L’«attrape-rêve» de Baauer

Popularisé en 2013 par l’assommant «Harlem Shake», le jeune producteur américain, Harry Bauer Rodrigues de son vrai nom, signe un premier album attendu.
(Photo DR)
par Manon Chollot
publié le 15 avril 2016 à 17h41

Les graphistes

Ils sont deux à avoir travaillé sur la création de cette pochette résolument «conceptuelle» : Dominic Flannigan, directeur de la création et cofondateur du label écossais LuckyMe, et Jonathan Zawada, graphiste, designer et artiste de 35 ans originaire d'Australie et résidant à Los Angeles. Autodidacte, ce dernier est loin d'être nouveau dans le milieu, puisqu'on lui doit une trentaine de pochettes d'album dont certaines pour Wolfmother, The Presets, Rustie ou Flume. Le duo a réalisé cette pochette en relation constante avec Baauer qui, en «enfant de Brooklyn», a de «très bons goûts en design», comme le présente Dominic Flannigan.

Le concept

«L'idée derrière cet artwork, tente d'expliquer Dominic Flannigan, est de montrer comment Internet a permis aux gens de se forger une identité à l'aide des symboles culturels et mondiaux. C'est une métaphore de tout ce qui est arrivé à Harry [prénom de Baauer, ndlr] après le succès de Harlem ShakeModelé puis retouché en 3D sur ordinateur, le totem qui illustre la pochette a de quoi surprendre tant il semble éloigné de l'univers de Baauer, aux confins de la dance et du rap. «J'ajouterai, précise Jonathan Zawada, que nous n'avons pas voulu être trop spécifiques de peur de limiter les interprétations possibles. Chaque élément devait prendre part à l'histoire sans trop en révéler.»

Le casque

Le casque de moto qui sert de base au totem ou de pot à la plante chimérique, selon son interprétation, était déjà sur la pochette du disque précédent de Baauer (EP ß) ainsi que dans le clip originel de Harlem Shake ou en couverture du magazine Billboard en février 2013. «Il a traîné tout autour du monde et est devenu une sorte de relique que l'on conserve. Il est égratigné et une plante a poussé à l'intérieur. Un attrape-rêve fait de câbles Ethernet pend depuis le haut de la plante», décrit Dominic Flannigan.

Le titre

Volontairement presque illisible, «car, à l'époque numérique, vous n'avez plus besoin de préciser quoique ce soit sur la pochette. Le nom et le titre de l'album sont écrits la plupart du temps en dessous de l'image», explique Dominic Flannigan. Le titre de l'album, Aa, signifie lave en fusion en hawaïen. « Un terme qui convient parfaitement à la manière dont [le disque] a été créé et comment il sonne à l'arrivée. Un fan nous a fait comprendre que Harry avait intitulé son premier EP ß et son album Aa, comme s'il essayait d'épeler son nom à travers ses productions. Lorsque je l'ai fait remarquer à Harry, il a simplement souri.»