La bande son de notre adolescence repasse une nouvelle fois devant nos yeux. On aimerait bien que ça cesse, mais trois mois après la disparition de David Bowie, on se replonge dans nos souvenirs. De Prince, on se souvient de la musique, des clips, des concerts, bien sûr. Mais rétrospectivement, Prince est sans doute l’artiste qui a le plus symbolisé la musique des années 80 à aujourd’hui. Alors que les fans de musique allaient, avec la révolution Internet, exploser les familles musicales et passer allégrement du rock au hip hop, mélangeant les styles dans une longue et infinie playlist, Prince avait devancé ce grand mix, et jonglé entre le funk le plus pur, les mélodies beatlesiennes, etc.
Quand l’industrie musicale s’est lancée dans une guerre sans fin contre l’Internet, ses usages et ses usagers, Prince aura choisi de se coller entre le marteau et l’enclume. Une bagarre contre ses maisons de disques pour des questions de droits d’auteur, une autre (pour les mêmes raisons) contre YouTube, MTV, Apple… On avait commencé à acheter Prince sur vinyle, puis sur cassette, et CD, on ne l’aura pas eu en streaming. Ce ne sera pas la moindre de ses excentricités. Prince aura cher payé le prix de son indépendance et de son intransigeance. C’est cette liberté, et donc un peu la notre, qui est morte hier à Minneapolis.