Grâce soit rendue aux deux Français Guido Minisky et Hervé Carvalho, qui prouvent à chaque sortie d'Acid Arab, leur duo formé en 2013, que le mariage du groove électronique et des musiques traditionnelles proche-orientales fonctionne à merveille. Plus à l'est, le Suisse d'origine turque Mehmet Aslan s'est lui aussi lancé dans le grand bain du reedit de classiques de la musique populaire turque. Son aventure a débuté aux platines du club Hinterhof de Bâle puis, après avoir rejoint Berlin et embrassé la carrière de designer, il s'est fait producteur, pour les maxis Mechanical Turk EP et Hamam House 1. Enfin, il a créé le label Fleeting Wax avec Miajica, du trio suisse Alma Negra. Si les productions d'Acid Arab sont toujours joyeusement dansantes, celles de Mehmet Aslan sont plus tordues. C'est un adepte des rythmiques lancinantes et de l'électronique noire, qui réinvente la musique de ses ancêtres en lui adjoignant un rythme 4/4 poisseux, mais hypnotique. Une démarche authentique, où la tradition domine la machine, adoubée par des personnalités aussi fantasques que les Ecossais Optimo ou le Français Ivan Smagghe. Tel un vrai Stambouliote, Aslan réussit sans peine le grand écart entre racines proche-orientales et hypermodernité occidentale.
En concert le 7 mai au Sucre, à Lyon, lors des Nuits sonores.