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Libération
Le portrait

Norah Jones, à l’aise blasée

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La chanteuse américaine revient au jazz de ses débuts, tout en gardant cette lassitude distanciée et cette coolitude vaguement désabusée.
Norah Jones, le 7 juillet à Paris. (Photo Jérôme Bonnet pour «Libération»)
publié le 6 octobre 2016 à 17h11

Paru en dernière page de «Libération» du 7 octobre 2016.

Elle a raté son avion la veille et n’a atterri à Paris que le matin même. En sus, si l’on en croit le filtre «actu» sur Google, elle a donné naissance à une petite fille il y a trois jours. Dans quelles dispositions va-t-on trouver la diva jazz-country-lounge-et-plus-si-affinités, notoirement rétive à la promo ? Dans l’hôtel de luxe des Champs-Elysées où a lieu la rencontre, l’entourage surnuméraire garde un œil sur le photographe, s’assurant qu’il cadre au-dessus des épaules. «On checke parce qu’elle vient d’accoucher.» C’était, en fait, il y a trois mois. «Les tabloïds viennent juste de tilter», nous explique la vocaliste, qui a réussi à garder secrète l’identité de son musicien de mari, père de ses deux enfants (l’aîné a 2 ans). Elle n’a pas spécialement envie de parler de «ce genre de choses» - sa vie privée donc - «mais si on me demande, je ne vais pas nier», dit-elle en haussant les épaules.

On embraye sur la musique. Son dernier album, Day Breaks, se veut un retour aux sources après une kyrielle de collaborations sans cohérence apparente si ce n’est la renommée des participants, allant de Keith Richards au producteur pop Danger Mouse. «C’est définitivement plus jazz.» Petite concession aux puristes qui n’ont jamais pu l’encadrer. Pourquoi ce revirement, après une décennie à jouer la folkeuse à guitare, voire la pin-up vintage façon Russ Meyer light ? «Je m