La controverse La sortie du premier single Machine mi-juin a déclenché une controverse artistique inattendue. Beaucoup y ont vu un emprunt direct au plasticien d'origine japonaise Jesse Kanda, et à ses pochettes pour Björk ou FKA Twigs. Lequel s'en est grandement agacé… avant que des observateurs ne l'accusent d'avoir lui-même puisé son inspiration dans les travaux de Chris Cunningham, le partenaire visuel privilégié d'Aphex Twin. Un mic-mac d'egos mal placés qui s'est conclu sur une déclaration officielle de Jesse Kanda, qui a reconnu s'être emballé. «Même s'il a retiré ses accusations après-coup, tout ceci était un peu ridicule, s'agace Faris Badwan. Je ne pense pas que quelqu'un puisse aujourd'hui se targuer d'être l'inventeur d'une forme d'expression artistique. Tout a été déjà fait, nous ne faisons tous que réinterpréter.»
Le concept Comment témoigner visuellement de la cohésion qui règne au sein d'un groupe ? Pour Faris Badwan, chanteur de The Horrors, cette osmose pouvait être représentée par une forme en 3D dans laquelle se seraient fondues les têtes de chaque membre du quintet britannique : «Nous avons toujours proposé des créations assez originales pour nos visuels, mais je trouvais que nous commencions à faire du surplace. Je voulais qu'à nouveau nous soyons capables d'interpeller les gens et de les faire réfléchir.» C'est pour cela qu'il contacte le plasticien britannique Erik Ferguson, dont les œuvres sont jalonnées d'étranges et peu séduisantes créatures, organiques et gluantes - l'une des plus réussies étant une verge géante pratiquant le yoga, dans un film de 30 secondes.
La réalisation Créer cette boule aux multiples visages fut long mais plutôt aisé. Il en fut d'ailleurs réalisé plusieurs pour illustrer les pochettes des différents singles et de l'album, une manière de mettre en avant à chaque fois un membre différent pour qu'il devienne le cerveau de la créature. Il a d'abord fallu scanner le visage de chaque musicien à 360°, puis passer de longues heures devant un logiciel à donner vie à l'idée originelle et à trouver la bonne texture gélifiée. La tête qui a fini par être utilisée pour la pochette de V fut l'une des toutes premières. Malgré de nombreux essais, le groupe revenait toujours à ce premier jet, plus instinctif, moins réfléchi. Et passé la surprise, le label a validé sans sourciller le visuel, que le groupe estime en adéquation totale avec sa musique.