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Libération
Interview

Isild Le Besco «Louis Armstrong m’emmène toujours vers la grâce»

publié le 30 mars 2018 à 18h16

L'actrice, également scénariste et réalisatrice, se produit la semaine prochaine pendant trois jours sur la scène parisienne de la Ménagerie de verre. Son spectacle S'aimer quand même, inspiré du livre éponyme, accueille également les comédiennes Elodie Bouchez, Lolita Chammah et Tran Nu Yen Khe pour un spectacle intime sur la difficulté de communiquer. Dans ces cas-là, la musique peut aider.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescente avec votre propre argent ?

Vers 10 ans, j’étais assoiffée de connaître les classiques : Mozart, Bach, Beethoven, Brahms, Verdi… Comme si cela pouvait me construire.

Votre moyen préféré pour écouter de la musique : MP3, autoradio, platine CD, vinyle… ?

Mon ordinateur, tout le temps. Mais j’aime le son grave et vivant des vinyles. Mon père est afficionado des vinyles. Enfant, j’ai été habituée à ce son, qui est pour moi une sorte de présence.

Le dernier disque que vous avez acheté ?

Before Music There is Blood, de Soundwalk Collective. Cet album me donne le vertige tellement c'est beau. Nous collaborons ensemble sur notre spectacle à la Ménagerie de verre, avec ces extraordinaires interprétations d'étudiants virtuoses.

Où préférez-vous écouter de la musique ?

Dans le train. Quand je suis fatiguée et que j’ai besoin de me ressourcer ou de trouver la concentration.

Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ? Quel genre de musique ?

Oui, j’aime écrire avec des musiques sublimes, mais sans contexte, sans histoire. Les paroles peuvent me déconcentrer.

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?

Détester est un mot fort, il faut être très perturbé ou très touché pour carrément détester. Il n’y a pas de musique que je déteste.

Quelle pochette de disque avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?

Je n’ai plus aucune pochette de disque. Je m’attelle à vivre avec le minimum. J’affectionne ce mouvement qui manifeste que moins l’on possède, plus nous sommes heureux.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?

C’est à ceux qui y seront, ceux dont j’ai été proche, de décider.

Préférez-vous les disques ou la musique live ?

J'aime être seule quand je découvre la musique, ou avec quelqu'un de si proche que l'on peut ressentir la même sérénité que quand on est seul. Et j'aime écouter en boucle quand je découvre ce qui peut être too much pour l'autre.

Votre plus beau souvenir de concert ?

Cet été, dans un festival de cirque, un concert classique qui s'appelait Sieste Music. On pouvait s'allonger, on était dehors, c'était un moment très doux.

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon sound-system ou n’allez-vous jamais en club ?

Non je ne vais pas trop dans les clubs. Mais j’imagine que l’endroit qui me donne envie serait un club de jazz, où on est bien assis et où on peut écouter, regarder et s’émouvoir.

Citez-nous les paroles d’une chanson que vous connaissez par cœur ?

«Imagine all the people, Living life in peace… You…» (Imagine, John Lennon.)

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

Avec mes enfants, les chansons interprétées par Kids United.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Je n’arrive pas à me projeter comme si je pouvais être quelqu’un d’autre, donc dans une autre vie. Il y a déjà tellement des choses dans la mienne que je chéris tant…

La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?

Louis Armstrong qui m'emmène toujours vers la grâce, la générosité profonde de son sourire dans What a Wonderful World

Ses titres fétiches

Israel Kamakawiwo'ole Over the Rainbow (1993)

Patti Smith Pastime Paradise (2007)

Alice Phoebe Lou Fiery Heart, Fiery Mind (2014)

S 'aimer quand même à la Ménagerie de verre (Paris) du 3 au 5 avril avec Isild Le Besco, Elodie Bouchez, Lolita Chammah et Tran Nu Yen Khe.