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Libération
Critique

Confidence Man bouches à oreilles

publié le 13 avril 2018 à 17h06

Envie de légèreté. Surtout, en musique. Histoire de s'évader quelques instants de ce climat anxiogène. Mais sans tomber dans la vulgarité, version Tourner les serviettes ou A la queue leu leu. La bonne référence ? Sans nul doute, la pop funky discoïsante ludique des deux échappés de Talking Heads Tina Weymouth et Chris Frantz, aux commandes de Tom Tom Club au tout du début des années 80.

On retrouve un peu le même registre sautillant, mais à prendre très au sérieux, chez Confidence Man. Un déglingué quatuor australien, de Brisbane pour être précis, qui avait mis le feu aux Transmusicales de Rennes en 2017. Un show jouissif où les deux chanteurs, Janet Planet et Sugar Bones, elle en short et lui en slip, se lançaient dans de spectaculaires chorés sur fond électronico-dance-pop. Toujours difficile à retranscrire discographiquement, ce genre d’éruption scénique spontanée. Sans les images, le soufflé peut vite retomber.

Bonne surprise, ce n'est pas du tout le cas de leur premier album, qui débarque comme par hasard au moment où l'on fête les 20 ans du You've Come a Long Way Baby de Fatboy Slim, dont Confidence Man pourrait être les dignes descendants. Sauf qu'ils n'ont pas besoin de samples pour exposer un groove du feu de dieu. Par exemple l'hilarant Don't You Know I'm in a Band ou le solaire Out the Window, où derrière les flamboyants vocalistes turbinent les efficaces Reggie Goodchild (machines) et Clarence McGuffi (batterie). Mission accomplie par les Confidence Man, on se sent plus léger.