Essentiel, de nos jours, le référencement Google. On peut bien évidemment le déplorer. Mais, même en utilisant une solution alternative, comme le moteur de recherche français Qwant, le problème reste entier. Si on tape «contrefaçon» dans le navigateur, on se retrouve embarqué illico dans des histoires de faux sacs à main ou de parfums, très loin de ce qui nous occupe.
Ce quatuor techno-urbain pétaradant a donc choisi de virer les voyelles et de se baptiser CTRFÇN sur le merveilleux monde d’Internet, élément essentiel pour la propagation des activités de ces quatre résidents du «93». Même si un passage aux Transmusicales de Rennes en 2016 avait commencé à diffuser largement leur son électronique assourdissant.
Du son, oui, mais aussi, et peut-être surtout, de l'image, puisque Contrefaçon double ses productions par autant de clips qui, visionnés à la suite, racontent une histoire. Comme avec ce second EP quatre titres, qui s'écoute autant qu'il se regarde. Si le premier EP, Paris, paru en décembre 2016, évoluait majoritairement dans un cadre electro épique, le nouveau Décibelle, comme sur le morceau du même nom, lance sa techno, limite trance-gabber, vers des tensions mi-hip-hop, mi-r'n'b, et ose même quelques voix trafiquées en français : «Soirée isolée, bourrés sur le pavé, crackés dans le tromé, danser sur le parquet.» Cette musique outrée, accompagnée de clips à l'esthétique léchée, mais à l'univers sombre et ultratendu, laissera sans aucun doute l'auditeur de plus de 30 ans sur le carreau. Les (très) jeunes, eux, s'époumoneront en criant «encore». Eternel conflit de générations.