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Casque t'écoutes

Françoise Fabian : «J’aime les chansons qui racontent des histoires»

(Photo DR)
publié le 14 décembre 2018 à 17h56

Icône aux 70 films et à la quarantaine de pièces de théâtre, Françoise Fabian, 85 ans, a joué avec les plus grands (Trintignant, Belmondo, Marielle) et pour les plus grands (Rohmer, Demy, Buñuel, Rivette, Lelouch). Cette année, elle a sorti son premier album, épaulé par Alex Beaupain.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescente avec votre propre argent ?

Probablement un disque de Georges Brassens.

Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?

La platine vinyle, avec laquelle j’écoute de la musique tout le temps, et beaucoup de jazz.

Le dernier disque que vous avez acheté ?

Je n’ai pas acheté de disque depuis longtemps. J’en ai tellement, je n’ai plus de place !

Où préférez-vous écouter de la musique ?

Dans mon lit pendant la grasse matinée.

Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ?

Non, ça me distrait trop.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

C’est une curieuse question. Je n’ai absolument honte de rien !

Un disque fétiche pour bien démarrer la journée ?

En me réveillant, j'écoute souvent le bandonéoniste Astor Piazzolla. Sinon, Satchmo de Louis Armstrong, ça me met tout de suite de bonne humeur.

Le disque qu’il vous faudra pour survivre sur une île déserte ?

Un duo de Louis Armstrong et Ella Fitzgerald, une merveille à chaque fois.

Quelle pochette avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?

Ça pourrait être la mienne, celle de mon dernier album ! La pochette est verte et très belle.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?

Je m’en fous complètement !

Savez-vous ce que c’est que le drone metal ?

Non, mais j’en ai entendu parler.

Préférez-vous les disques ou la musique live ?

Les deux, mais j'aime beaucoup aller à des concerts. Un jour, j'ai été voir Barbara à l'Ecluse [un cabaret parisien qui a fermé en 1975, ndlr], quand elle ne chantait pas encore du Barbara, mais du Brel et du Brassens. Et sinon, j'ai été une grande fanatique de l'Olympia. J'y ai vu tout le monde.

Votre plus beau souvenir de concert ?

Ray Charles à l’Olympia m’a beaucoup impressionnée. Sa gestuelle, sa façon de chanter, le fait qu’il soit aveugle. C’était un spectacle extraordinaire.

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon soundsystem ou n’y allez-vous jamais ?

A une époque, j’allais beaucoup dans les clubs de jazz, à Paris comme aux Etats-Unis. J’y allais avec le cinéaste Jacques Becker et le pianiste Samson François. A Paris, on les a tous écumés, après le théâtre.

Citez-nous les paroles d’une chanson que vous connaissez par cœur ?

«Un jour, tu verras, on se rencontrera / Quelque part, n'importe où, guidés par le hasard / Nous nous regarderons et nous nous sourirons / Et, la main dans la main, par les rues nous irons», Mouloudji, Un jour, tu verras.

Le morceau qui vous rend folle de rage ?

Certains morceaux de rap, parce que c’est assez brutal. Les débuts du rap surtout, quand on avait le même mot toute la chanson, ça m’énervait beaucoup. Maintenant, le rap est devenu plus sophistiqué.

Un morceau que tout le monde aime et que vous détestez ?

Je ne citerai pas de noms, mais les chansons idiotes et maniérées, qui veulent juste faire de l’effet. Moi j’aime celles qui racontent des histoires.

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

Les derniers Julien Clerc, Renaud, Alex Beaupain. C’est ma famille, ça.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Les frères Jacques, mais je n'aurais pas pu en faire partie (rires). Je les adorais, c'était tellement drôle.

La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?

Encore Mouloudji avec Un jour tu verras.

Ses titres fétiches

Mina Il cielo in una stanza (1969)

Léo Ferré Avec le temps (1971)

Julien Clerc Femmes… je vous aime (1982)