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Libération
Interview

Eva Ionesco : «Les voix aiguës, genre opéra détourné, ça me hérisse le poil»

publié le 18 janvier 2019 à 17h36

Comme on ne peut pas être une égérie toute sa vie, Eva Ionesco a décidé de transcender ses années Palace en longs métrages et romans toujours vaguement autobiographiques et attachants. Une jeunesse dorée, le dernier en date, est sur les écrans.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescente avec votre propre argent ?

Be-Bop-A-Lula de Gene Vincent, aux puces de Montreuil. Je n'ai jamais pu l'écouter parce que le diamant de ma platine était cassé et que, chez nous, personne savait le réparer !

Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?

Une enceinte portative, que je peux mettre au fond d’une grande poche et qui fait veste musicale. L’idéal serait d’avoir des talons aiguilles faisant enceintes et équipés de pierres à briquet pour faire des flammes en plus.

Le dernier disque que vous avez acheté ?

A Los Angeles, une compilation de Phil Spector en CD.

Où préférez-vous écouter de la musique ?

Partout la nuit, et en faisant mes abdos ou en roulant en voiture.

Un disque fétiche pour bien débuter la journée ?

Je n’écoute jamais de la musique le matin, ça me vrille la tête.

Avez-vous besoin de musique pour travailler ou, au contraire, de silence ?

Je mets des bouchons d’oreille antibruit pour travailler.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Les Rois mages de Sheila.

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?

Despacito.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?

Iggy Pop, The Idiot. Mais je ne pourrais pas survivre sans mon toutou (Simon), mes amis et des livres qu'aucune musique ne remplace.

Quelle pochette de disque avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?

Diamond Dogs de David Bowie.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?

Mon fils qui chante a cappella «Maman, tu nous manques, on t'aime, reviens.»

Préférez-vous les disques ou la musique live ?

Les deux. J’aime bien les concerts, c’est plus drôle, même quand c’est planté.

Savez-vous ce qu’est le drone metal ?

Un peu comme ça.

Votre plus beau souvenir de concert ?

Prince en porte-jarretelles au Palace

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon soundsystem, ou n’allez-vous jamais en club ?

Je vais en club pour danser beaucoup, sortir bien habillée, boire beaucoup et éventuellement prendre des produits, me faire de nouveaux amis, retrouver d’anciens amis, me bagarrer, trouver du travail, peut-être un sac avec des bijoux ou avec beaucoup d’argent, rencontrer une personne qui fera évoluer ma vie d’une manière inattendue…

Citez-nous les paroles d’une chanson que vous connaissez par cœur ?

«Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai…»

Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?

Les Beach Boys, à cause de Simon [Liberati, ndlr], mais je n'aime pas leur côté chewing-gum. Je préfère les groupes de filles.

Le morceau qui vous rend folle de rage ?

Klaus Nomi. Je déteste les voix aiguës, genre opéra détourné, ça me hérisse le poil.

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

Flash and the Pan, Walking in the Rain, en faisant pipi.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Les New York Dolls, j’aurais été la seule fille ! J’adore les mecs hétéros habillés en nanas.

La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?

Billie Holiday, Summertime. A chaque fois que je l'écoute, je suis toujours aussi pauvre.

Ses titres fétiches

Miles Davis Sketches of Spain (1960)

Janis Joplin Mercedes Benz (1970)

Iggy Pop Lust for Life (1977)