Orly. «Par rapport à l'ambiance de l'album, je trouvais super de réaliser la pochette dans ce décor assez mythique des années 60. J'avais rencontré le directeur du groupe ADP [ex-Aéroports de Paris, ndlr] à l'occasion d'une session photo. Il aimait bien ma musique et m'avait dit de le contacter si j'avais envie un jour de faire quelque chose dans un aéroport. La responsable des relations publiques nous a fait monter sur les terrasses et expliqué qu'après l'inauguration c'était un endroit autant visité que la Tour Eiffel. Orly. Ça m'évoque aussi Playtime de Tati, avec le sentiment d'être concerné par son époque mais en même temps d'avoir l'impression de vivre à côté. Je suis d'ailleurs habillé un peu comme lui avec un imper.»
Le photographe. «C'est Ambroise Tezenas, qui est non seulement un excellent photographe mais aussi mon frère. C'est un habitué des expositions aux Rencontres d'Arles. Il a publié de nombreux livres, son dernier s'appelle Tourisme de la désolation. Il y montre comment des lieux où il y a eu des tremblements de terre ou des catastrophes industrielles deviennent des destinations touristiques. Souvent, dans ses photos, il n'y a pas de personnages, ce sont des natures mortes urbaines en très grand format. C'est la première fois qu'il fait une pochette.»
L'escalier mobile. «Les règles étaient strictes : quatre personnes maximum sur le tarmac et quinze minutes pour shooter. J'avais envie d'être au bout d'un escalier d'embarquement comme si j'attendais un avion qui n'arrive pas. Cela reflète l'idée du voyage à domicile qui est la thématique du disque. C'est un peu mon leitmotiv, c'est pour cela qu'il y a de l'exotisme dans ma musique.»
La plante verte. «Le jour du shoot photo, je suis parti de chez moi et je me suis dit : "Je vais prendre ma plante verte." J'ai travaillé également avec une agence de direction artistique, l'Agence Simone : j'avais besoin de gens pour me guider sur la façon de me mouvoir, et une personne de chez eux a trouvé ça rigolo qu'il y ait cette plante verte sur la photo. Et puis ma musique évoque aussi l'idée de nature. Je précise que la plante a survécu à Orly.»