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Libération
Critique

Arthur Ely Lettres de cachet

publié le 13 septembre 2019 à 17h06

Au départ, un destin contrarié. Celui de ce Strasbourgeois d’origine aurait dû s’écrire sur les cours de tennis. Jusqu’à 15 ans, il s’entraîne comme un forcené avec comme objectif de démarrer une carrière professionnelle. Sauf qu’une grave blessure met fin à ses velléités sportives. Immobilisé, il apprend la guitare avec la même furia que lorsqu’il frappait les balles jaunes. Un phénomène qui copie frénétiquement les envolées de Jimi Hendrix ou Django Reinhardt.

Depuis, cette passion pour l'instrument ne l'a pas quitté, et cela s'entend sur disque et surtout sur scène. Arthur Ely a été la révélation des Francofolies de La Rochelle. D'où une certaine impatience à quelques jours de la sortie de son premier album, En 3 lettres. Enfin, plutôt la conclusion sous forme de compilation des trois EP parus depuis ce printemps. On est saisi par la fougue impétueuse de ce garçon de 23 ans qui tape fort dans les mots, entre rap et chant, racontant en filigrane les tourments d'une vie agitée (un père disparu tragiquement quand il avait 17 ans).

Il se considère à juste titre plus comme un chanteur que comme un rappeur, en raison de l’importance des mélodies, de départ de ses compositions. Immanquablement, ce goût pour la chanson risque d’attirer les comparaisons avec les poids lourds du genre, Lomepal et Roméo Elvis. Un raccourci trop facile tant la personnalité bluffante d’Arthur Ely appartient à un univers unique. Le sien. La marque des grands.

Patrice Bardot