Fanny Ardant et la musique, c'est une longue histoire. La comédienne a inspiré Vincent Delerm (Fanny Ardant et moi), participé aux clips de Mika (Elle me dit) et d'Alain Bashung (Madame rêve), et même chanté en duo avec Véronique Sanson (Amoureuse) et Alex Beaupain (Baiser tout le temps). Elle est jusqu'à vendredi à l'affiche du Théâtre de l'Œuvre à Paris pour dix représentations exceptionnelles de la Passion suspendue de Marguerite Duras.
Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescente avec votre propre argent ?
Retiens la nuit de Johnny Hallyday.
Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?
Chez moi à Paris, j’écoute la musique sur une chaîne hi-fi. En voyage, c’est plutôt sur un iPod.
Votre dernier disque coup de cœur ?
Jahida Wehbe, une musicienne et chanteuse libanaise.
Où préférez-vous écouter de la musique ?
Partout et tout le temps. Et le jour comme la nuit.
Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ?
Oui, et je choisis très précisément ce que je veux écouter.
La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?
En amour, il faut toujours un perdant de Julio Iglesias. Ce sont les autres qui me disent : «Tu n'as pas honte ?»
Un morceau fétiche pour bien démarrer la journée ?
Djelem, Djelem Daje de Ljiljana Buttler. Il y a quelque chose de rapide, d'obsessionnel dans la musique pour être positif et quelque chose de mélancolique dans les paroles pour s'habituer au refus.
Le disque qu’il vous faudra pour survivre sur une île déserte ?
Tristan et Isolde, de Wagner. Le soir, sans lumière sur l'île, le chant d'amour hypnotique et éternel des amants illuminera la nuit.
Quelle pochette avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?
Leonard Cohen, Live Songs. Il est contre un mur, il est en blanc, il est impassible, il nous regarde, il fume.
Un morceau que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?
J’aimerais de la musique tzigane.
Préférez-vous les disques ou la musique live ?
Les disques. Les concerts sont toujours trop longs, trop de communication avec le public. La chanson doit rester obsessionnelle, rien que pour soi, trop courte, avec un sentiment de perte une fois finie, et dans l’attente qu’elle revienne un jour.
Votre plus beau souvenir de concert ?
Don Juan de Mozart à l'Opéra de Monte-Carlo, il y a longtemps.
Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon soundsystem ou n’y allez-vous jamais ?
J’y vais pour boire et me taire.
Citez les paroles d’une chanson que vous connaissez par cœur ?
«E di notte, e di notte / per non sentirti solo / ricorderai / i tuoi giorni felici / ricorderai / tutti quanti i miei baci…» Un anno d'amore de Mina.
La chanson qui vous rend folle de rage ?
Stranger in the Night de Frank Sinatra. Je vois le séducteur avec sa voix de velours, sa tentative de nous prendre dans ses bras, avec un savoir-faire et des yeux froids.
Un morceau que tout le monde aime et que vous détestez ?
«Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel…» Comme si, dès qu'on l'entend, revenait l'angoisse des rues et des vitrines, la tête vide, le compte à rebours du jour J, et le plaisir devenu un devoir.
Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?
Il mio rifugio de Richard Cocciante.
Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?
Les Rolling Stones. Vivre une liberté nouvelle, une démarche sauvage, un je-m’en-foutisme à l’égard de la société et de ses censeurs, une musique riche, inventive qui résonne comme l’envie de jouir de la vie absolument.
Le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?
Vissi d'arte par Maria Callas.
Ses titres fétiches
Nina Simone Please Don't Smoke in Bed (1958)
Luigi Tenco Ho capito
che ti amo (1964)
Lucio Battisti
E penso a te (1972)