A la télé, à la radio et même dans les colonnes de ce journal, l’humour sous acide de Stéphane Guillon a été l’objet de multiples controverses. Moins présent dans les médias, il s’épanouit aujourd’hui sur la scène des théâtres où sa langue toujours bien pendue peut s’épancher en toute liberté.
Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?
Sgt. Pepper's des Beatles. Je l'ai toujours conservé comme une relique.
Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?
Platine vinyle vintage. Ampli Marantz. Platine CD BO. Du matériel issu d’une adresse secrète, à Antony. Une véritable caverne d’Ali Baba où s’entassent des générations de platines, amplis, casques, enceintes…
Le dernier disque que vous avez acheté ?
Un best-of de Nina Simone.
Où préférez-vous écouter de la musique ?
Dans mon salon ou dans mon bureau. Le soir tard. Dans une semi-obscurité. C’est là que l’ampli Marantz est le plus beau.
La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?
Serge Lama, Je suis malade.
Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?
Soprano, Phœnix.
Le disque qu’il vous faudra pour survivre sur une île déserte ?
La B.O. de Good Morning England. Une des plus belles et riches de l'histoire du cinéma. J'y ai redécouvert un tas de morceaux, notamment Elenore par The Turtles, terriblement efficace dès qu'on a le cafard.
Quelle pochette avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?
Celle de Glenn Gould joue Berg, Schoenberg & Krenek (1959). La pochette dessinée par Fujita.
Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?
Thierry Le Luron, Nous nous reverrons un jour ou l'autre.
Votre plus beau souvenir de concert ?
Les Rolling Stone à l’hippodrome d’Auteuil en 1982.
Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon soundsystem ou n’allez-vous jamais en club ?
Je vais au Jalousy, le club privé de l’acteur Jérémie Renier à Bruxelles. C’est aussi un bar à cocktails original et intimiste.
Quel est le groupe que vous détestez voir sur scène mais dont vous adorez les disques ?
Bob Dylan. Je l’ai adoré jusqu’au jour où j’ai été le voir, le 23 juin 1981 au stade Yves-du-Manoir à Colombes. Il restait planqué derrière ses musiciens qui formaient une haie. Toutes les dix minutes, son altesse condescendait à apparaître face public. Il chantait du bout des lèvres et avait l’air de s’ennuyer ferme. Au bout d’une demi-heure, le public archi fan au début lui a tourné le dos à son tour. Une heure dix plus tard, Dylan était reparti. Depuis, j’ai appris qu’il était coutumier du fait.
Votre film musical préféré ou votre musique de film préférée ?
Ennio Morricone, le Clan des Siciliens.
Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?
Juliette Armanet, Petite Amie. Je l'ai découvert un soir d'hiver à Bruxelles. Ma compagne a mis son disque sur la platine. Sa voix si particulière m'a plu immédiatement.
Le morceau qui vous rend fou de rage ?
Le Temps des cathédrales. Lorsque Notre-Dame a brûlé, Luc Plamondon a dit vouloir remonter sa comédie musicale fétiche. Une catastrophe peut en apporter une autre…
Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?
The Beatles. A la place de John Lennon. J’aimais son insolence et ses engagements politiques. J’aurais aussi volontiers fait un tour de Rolls blanche avec Yoko Ono. J’épouse toute sa carrière sauf la rencontre avec David Chapman au pied du Dakota Building…
La chanson qui vous fait toujours pleurer ?
Jacques Brel, les Vieux Amants.
Recueilli par Patrice Bardot
Au théâtre Tristan-Bernard (Paris) et en tournée à partir de janvier 2020.
Ses titres fétiches
Nina Simone Feeling Good (1965)
Bob Dylan I Want You (1966)
Amy Winehouse Back to Black (2006)