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Les Wampas, Zimmer, Kid Loco… la playlist du cahier musique de Libé

Chaque week-end, la webradio de Tsugi accompagne le cahier musique de «Libération».
La une du cahier Musique du 12 octobre.
publié le 12 octobre 2019 à 14h06

La découverte

DI#SE, sans bémol

Comment deviner cet été, au sortir de son concert aux Francofolies de La Rochelle, qu'il n'était pas encore majeur ? Sur une scène gratuite, sans masque ni tee-shirt, Désiré Eba Tolo – alias DI#SE – y avait fait jaillir un aplomb épatant et une constance dans le charisme que peu de rappeurs décrochent en termes d'interprétation. Le rookie, qui a quitté le Cameroun il y a dix ans pour Quimper, a donc le chic pour marquer les saisons (prix du jury des Inouïs au Printemps de Bourges). Tiré par la locomotive Stromae et ses mélodies à fonction multiple, son Parfum aux effluves charnues et métissées transpire la sensibilité de son auteur. C'est un premier disque mouvant, erratique, qui fait foisonner les tonalités tout en respectant le catéchisme de l'ego-trip.

Des mots directs, massifs, vulnérables pour exhiber dilemmes intimes, fêlures contrastées, tentations charnelles et amours brisées. La musique respire, avance, éclate, charrie tension tribale (###), suavité volubile (Génie), salsa nerveuse (N'dolo) ou, dans un même flot, refrain de stade et sensualité africaine (Visage). Au bord de l'embrasement, trombones en liberté, le pétaradant JMA oblige à la combinaison libératrice du doigt levé-déhanché. Au sein de ce filet plein d'emballantes surprises, interdiction aussi de passer sous silence la souplesse vocale, le garçon jouant avec les intonations pour donner un relief vigoureux à son chant. Dès cette semaine, DI#SE est attendu de pied ferme au MaMa Festival à Paris. Un autre envol de saison. Il viendra d'avoir 18 ans. Patrice Demailly

DI#SE Parfum (Yotanka/Urban Pias)

Les nouveautés

Les Wampas, The Secret Life of Sacha Distel

Il n’y a que Didier Wampas pour écrire une chanson inspirée par l’autobiographie de Vince Taylor où il raconte avoir écrit un scénario sur la vie du crooner français. Jouissivement délirant. Mais musicalement très sérieux car produit par Lionel des Limiñanas. Ecoutez l’album !

Zimmer, Make it Happen (feat. Panama)

La musique électronique, selon ce jeune prodige français, c’est l’alliance d’une voix tendance soul qui vous câline et de nappes sombres et lourdes qui vous remuent. Le tout sans véritable beat. Plus chanson que techno. Ce n’est pas un défaut.

Kid Loco, The Boat Song (feat. Chris Anderson)

Le retour du trip-hop par l’un de ses anciens héros ? Pas vraiment, le Bellevillois possède un champ d’action beaucoup plus large. Comme ce morceau qui, sur plus de huit minutes, étire une free pop aux grosses basses dub et aux arrangements luxuriants. Et c’est une qualité.

Thomas Fersen, Mange mes poux

Sur fond de ska gonflé par des basses vaguement électros, une histoire de singes et de plaisirs gustatifs. Etrange ? Oui comme toujours chez ce chanteur atypique, beau conteur de saynètes poético-réalistes en trois minutes max. OK sur l’album il y en a une de 10. Plus c’est long…

Leo Fifty Five, Tété où

On se calme, ce n'est pas une reprise de l'inoubliable hit 80 de Lio et Jacky (remember Platine 45). Pas de frustration pour autant. Ce jeune Belgo-Indonésien, ancien hockeyeur pro, emballe avec son drôle de r'n'b chaloupé qui doit autant à Lomepal qu'à Michel Fugain. Ah quand même.