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Louis Chedid, Slim & The Beast, QDRPD… La playlist du cahier musique de Libé

Chaque week-end, la webradio de Tsugi accompagne le cahier musique de «Libération».
Une du cahier musique du 30 novembre.
publié le 30 novembre 2019 à 12h26

La découverte

QDRPD, intérieur bruit

Encore un ! On vous parlait ici même il y a peu de temps, à l'occasion de la sortie de l'excellent album de MNNQNS, de ces groupes qui ont décidé d'enlever les voyelles à leurs patronymes. On aurait pu ajouter le duo Quadrupède devenu donc QDRPD (prononcer «culdérpédé», est-ce mieux ? On a quand même un doute…) à la faveur d'une mue musicale très réussie. Il y a quatre ans, leur album T O G O B A N, paru sous leur ancien nom, tombait un peu à plat dans le bac à sable d'un math rock un poil besogneux. Changement de cap. Depuis les deux Manceaux Joseph et Damien ont lâché les chevaux sur le passionnant EP Interiors. La sensationnelle ouverture Central Massif galope dans une cavalcade bruitiste, où les guitares se dressent en second plan derrière un magma électronique en fusion. Quel choc !

On peut évidemment penser aux savants de Battles, avec qui ils ont d'ailleurs récemment joué au Trabendo à Paris. Mais le tandem sur ces six titres, sortis sur le label Santé Records fondé par les ingénieux Apollo Noir et Botine, s'avère beaucoup plus abrasif et impertinent, moins soucieux d'inventer une sorte du rock progressif du XXIsiècle, en se lançant dans de grandes envolées virtuoses, que de créer une bouillante fission anarchique punk-électronique. Comme l'impression saisissante d'entendre la naissance en direct d'une œuvre aux contours mouvants au fur et à mesure des écoutes. Une démonstration supplémentaire de la richesse inventive de la nouvelle scène française. Ça valait le coup de faire tomber les voyelles. Patrice Bardot

QDRPD, Interiors (Santé Records)

Les nouveautés

Pet Shop Boys Dreamland (Jacques Renault remix)

De l’original signé Pet Shop Boys/Olly Alexander, le New-Yorkais Jacques Renault ne conserve que les éléments mélodiques et les vocaux, et nous ramène au milieu des années 90, sur les dancefloors des mégaclubs house de la Grosse pomme.

Louis Chedid Tout ce que l’on veut dans la vie

Le plus grand collectionneur français de synthés (si ! si !) signe pourtant un retour plutôt sous le signe d’accrocheuses guitares façon bossa mi-électrique mi-acoustique. A part ça, c’est une mise au point sur ce qui fait l’essentiel de nos existences. L’amour of course.

Slim & The Beast Tiger Eyes

Une affaire internationale. Un Franco-Américain associé à des jumeaux américano-espagnols. Mais pas question de world music. Le trio convainc avec un répertoire qui nous replonge dans la Californie seventies, folk-rock, façon CSN&Y ou Jackson Browne. Rétro mais pas trop.

Midnight Ravers Sarala

Né sous l’impulsion de Dom Peter du groupe High Tone, le label Blanc Manioc offre, entre Bamako et Lyon, une vision malienne de l’électronique, souvent infusée de musique traditionnelle. Un peu à l’image de ce subtil et poignant Sarala.

Claro Intelecto Peace Of Mind (Electrosoul)

Le classicisme techno a parfois du bon, surtout dans les mains du discret producteur anglais Mark Stewart, alias Claro Intelecto, dont les morceaux sont toujours d’une élégance extrême, comme celui-ci, raffiné, mélancolique et intemporel.