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Le portrait

K. Maro, de bling à boss

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Le chanteur de «Femme like U» s’est mué en entrepreneur producteur on ne peut plus posé.

(Photo Boby pour «Libération»)
ParSabrina Champenois
photo Boby pour «Libération»
Publié le 06/01/2020 à 18h51

Le 22 janvier 2005, à propos des NRJ Music Awards, Libération écrivait, le moral sapé comme jamais : «La démocratie télévisuelle donnant les résultats qu'on sait, il ne serait pas étonnant de voir gagner, dans la catégorie chanson francophone, l'épouvantable Femme like U de K. Maro Allons bon. A notre avis, Tocqueville peut dormir sur ses deux oreilles. On osera même ça : Femme like U est top. Il faut juste bien la prendre, pour ce qu'elle est.

De quoi parle-t-on ? D'une chanson de 2004, passée tube en deux-deux, et devenue culte dans le registre boum-boum bling-bling. Boum-boum : la musique. Bling-bling : les paroles, ode à une «baby» que le transi interprète veut tout entière («Donne-moi ton cœur, baby, ton corps, baby» mais aussi «ton bon vieux funk, ton rock, ta soul»). Le gars en perd sa syntaxe : «Quand ta voix croise la mienne, que j'ai ta soul dans mes veines /Que mon vibe coule dans les tiennes /Femme, t'es belle et quand tu chantes t'es sexy /Flash sur elle, rock star, baby.» Ce brouet franglais est débité par K. Maro, concentré de clichés 90's : voix éraillée façon mafieux, panoplie simili gangsta (berline, bagouses, grosse chaîne, lunettes fumées, portable argenté), gestuelle pseudo-rap, et, bien sûr, pépées à la pelle. Au total, tr