«Je suis mort de tristesse pour toi. Le cœur brisé en deux, je ne peux plus parler ni bouger, ni écrire ni penser.» Ci-gisait dans la dépression Julien Gasc, homme de pop de France adorée par une intelligentsia (Libé compris) qui n'en finit pas d'admirer sa manière d'exploser l'art de la chanson, en groupe (Aquaserge) ou en solo, avec son audace, son lunatisme et ses références toujours plus byzantines au rock progressif et à des modernismes variés. Puis le temps a passé, Gasc, bosseur avant tout, a entamé l'écriture de l'Appel de la forêt, son troisième album perso, et s'est remis à chanter…
Ainsi déchiffre-t-on Maracabela, deuxième chanson (et deuxième extrait) de ce disque plein d'amour, de révolution et de mélancolie qui nous ravit, encore une fois, plus que de raison. Sans doute d'autres interprétations existent qui s'avéreront plus concluantes car l'Appel de la forêt, comme nous le souffle sa pochette abstraite, est un vortex à mille entrées possible, certaines intimes, d'autres nettement plus politiques. En l'état, c'est notre porte d'accès préférée vers cet album amoureux de la musique avant tout (Broadcast, Morricone, la bossa nova), à la splendide complexité. Sortie programmée le 31 janvier, chez Born Bad.