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Rencontre

Tame Impala : positive béatitude

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Après le succès planétaire de «Currents» en 2015, l’Australien Kevin Parker a pris le temps de peaufiner «The Slow Rush», une exploration de galaxies musicales passées au prisme d’une musique électronique de plus en plus présente.
(Photo Neil Krug)
publié le 9 février 2020 à 17h06

Le standing a changé, le garçon pas du tout. Installé dans un hôtel ultra-cossu du centre de Paris, Kevin Parker mesure à l'épaisseur des sofas, à la qualité des boiseries et à celle du service son statut de VIP pop. Attendu comme le messie avec le quatrième album de Tame Impala, l'Australien longiligne, avec sa dégaine de Jésus du cool - à 34 ans, il est toutefois en meilleure forme - détonne agréablement dans ces salons feutrés, raccords en revanche avec la lenteur matinale et les rayons pâles qui traversent les vitraux. Depuis la sortie de Currents, il y a cinq ans, le crescendo de la notoriété de Tame Impala a atteint des sommets et placé le nom de Parker sur l'échiquier des producteurs dont on s'arrache les services, de Travis Scott à Kanye West et de Mark Ronson à Lady Gaga. En 2016, la reprise de sa chanson Same Ol'Mistakes par Rihanna a mis un peu plus de paillettes sur l'aura de Parker et accentué d'autant la pression autour du futur album. «J'aurais pu sortir un disque il y a trois ans, en profitant de l'euphorie qui m'entourait, dit-il avec détachement, mais il n'aurait sans doute pas été très bon.» Parker a ainsi préféré laisser certains morceaux phares de Currents (les imparables Let It Happen ou The Less I Know the Better) infuser lentement l'époque, envahir les pubs, les séries ou les reportages jusqu'à saturation, et se donner le temps de n