«Tu me dis qu'on te prend pour un robot /Je te serre plus fort pour te donner de l'amour /L'amour, qui est le principe à suivre /Surtout en ces temps tristes /En ces temps de misère, de misère sociale.» Ainsi prêche Julien Gasc, chanteur incitatif, dont tous les albums ont des airs de manifestes, pour musicaliser la langue française différemment, autant que pour vivre autrement. Trêve internationale, le titre de la chanson progressive qui ouvre l'Appel de la forêt, son troisième album solo, se fait le garde-fou au bord d'un monde capitaliste dont il veut nous préserver. «Les deux points du disque, c'est "résistez" et "je vous aime"», tranche-t-il devant une assiette de foie d'une brasserie de Barbès. De sa voix lasse, il incite à sortir des bois : «Samedi, j'étais aux manifs, à mon retour de Londres j'étais aux manifs, la France va mal. Tu vas marcher un peu aussi, toi, parfois ?» Sur l'Appel de la forêt, dernier volet d'une trilogie ouverte avec Cerf, biche et faon et Kiss Me, You Fool !, Julien Gasc chante aussi son «autre idée du végétal» en s'imaginant amoureusement en plante. Ses racines à lui sont dans le Tarn, où il a grandi dans une maison dans la forêt, et s'est rodé à marcher des kilomètres à pied à la lumière de la lune pour rentrer chez lui. «Le ciel me donnait ma voie. Je me
Critique
Julien Gasc, grandeur nature
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Julien Gasc. (Photo Cayo Scheyven)
publié le 16 février 2020 à 19h11