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Libération
Critique

Charlotte Dos Santos Soul power

publié le 13 mars 2020 à 19h01

On ne s’en lasse pas. Pourtant, depuis plus de deux ans, c’est une avalanche de nouveaux talents néosoul qui s’est abattue sur les playlists de streaming. Un phénomène pas seulement concentré outre-Manche, avec les sensationnelles Mahalia, Celeste ou Arlo Parks.

Il y a peu, on a évoqué ici même la vista prometteuse de la Française Jaia Rose (Libération du 7/2/2020) et aujourd'hui nos regards se tournent vers Berlin, où réside Charlotte Dos Santos aux origines brésilienne (son père) et norvégienne (sa mère). Cependant à bientôt 30 ans, elle incarne déjà un peu l'ancienne au milieu de la liste de noms précités qui dépassent à peine les 20 ans. Pas étonnant donc que cette chanteuse-auteure-compositrice-pianiste ait connu une première vie artistique sous emprise jazz, comme en témoigne l'album Cleo (2017). Sympathique, mais trop plan-plan.

Plus intrigant est ce nouvel EP, sur lequel Charlotte Dos Santos met son incontestable maestria technique au service d'une musique beaucoup plus excitante. Par exemple, Harvest Time évoque un croisement somptueux entre Erykah Badu et Joni Mitchell quand Hello se déploie harmonieusement dans une ballade soul sophistiquée et vaporeuse.

L’évident charisme qu’on lui prête à l’écoute de ces chansons baignant souvent dans un climat irréel se confirme bien sur scène. Comme récemment à Paris en concert où, juste accompagnée par son clavier, Charlotte Dos Santos a vampirisé la Boule noire. En attendant une plus grande salle.