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L’export dopé au big data

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En permettant de savoir précisément où ils sont écoutés, les données sont devenues un outil marketing indispensable pour organiser des tournées d’artistes français à l’étranger avec une moindre prise de risques et accélérer le succès d’un titre.
Rilès en concert à Budapest en mars 2019. Le rappeur français a explosé en Hongrie grâce à un post TikTok qui contenait l’un de ses titres. (Photo Emil Chalhoub)
publié le 17 avril 2020 à 17h51

Le big data au service de la musique, voilà qui ferait bien rire Bob Dylan ou les Sex Pistols. Derrière cette formule se cache un concept rendu possible par l’évolution vertigineuse des capacités de stockage et de traitement des ordinateurs. Ces «grosses données» constituent la nourriture de base que stocke et traite l’ordinateur. En passant en mode numérique avec les services de streaming et les réseaux sociaux, l’écoute offre aux processeurs une monumentale matière à statistiques dont peut profiter l’industrie musicale.

«Les plateformes de streaming ont tout bouleversé», note Karim Merabet, directeur du département artistes France d'AEG Presents France, producteur et promoteur de concerts, tournées et festivals. Leur diffusion via le Net et le mobile a simplifié et amplifié la possibilité d'écouter un morceau dans n'importe quel endroit du globe pourvu d'un réseau. «Avant, une maison de disques sortait un disque sur son territoire et l'artiste devait faire des pieds et des mains pour avoir des partenaires à l'étranger. Depuis quinze ans, un contrat de distribution numérique lui ouvre une centaine de pays et sa présence sur une plateforme tous ceux où elle est accessible. S'il poste une vidéo sur YouTube, elle sera visible dans quasiment le monde entier. C'est ce qui a permis à des artistes émergents d'acquérir une audience internationale», s'enthousiasme Louis Hallonet, directeur du pôle musiques actuelles du Bureau export. Cofinancé par le ministère de l