Sorti dans la foulée du Consumed de Plastikman, du premier Gas et des meilleures productions minimalistes du label Chain Reaction, le brelan d'albums, sobrement titrés 1, 2 et 3 , de l'Allemand Stefan Betke alias Pole est l'autre grand tube de la vague de techno abyssale qui déferla sur la fin des années 90.

Aujourd’hui réédité en un coffret vinyles (de couleurs) ou CD d’une sobre élégance, la trilogie prend sa source dans l’utilisation d’un filtre défectueux provoquant des craquements qui vont devenir la marque de fabrique de Pole. Les trois disques forment un océan de crépitements feutrés et de mélodies avortées dans lequel il faut savoir accepter de s’abandonner.

Un paysage lunaire dont l’austérité laisse lentement la place a une sorte de reggae-dub microscopique et envoûtant. Evidemment, ce bruit qui rampe s’apprécie mieux au casque ou comme bande-son d’une séance de relaxation. Une musique de confinement ?