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Critique

Sonic Boom, culte en son jardin

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Le musicien anglais Peter Kember sort un nouvel album solo, le premier depuis trente ans sous le pseudo qui l’a rendu célèbre au sein du groupe de rock psychédélique Spacemen 3.
Peter Kember dans son studio au Portugal en 2019. (Photo Ian Witchell)
publié le 20 juillet 2020 à 18h11

Dans son autobiographie Playing the Bass With Three Left Hands, parue en 2016, Will Carruthers, arrivé à 20 ans comme bassiste éberlué dans le groupe Spacemen 3, raconte l'une de ses premières matinées, à la fin des années 80, en tant que membre du groupe avec le cofondateur Sonic Boom, alias Peter Kember. Une matinée entamée avec un petit-déjeuner à base de yaourt au hasch, avant de voltiger assis sur une corde sous une canopée luxuriante. En 2020, Peter Kember a 54 ans, il s'est expatrié à Sintra, bourgade balnéaire proche de Lisbonne connue pour ses inspirants massifs, châteaux fantasques et jardins propices aux trips conscients.

Briquet à molette

«J'ai une tendance naturelle à l'isolement. Ici, quand je sors de chez moi, les nuages, la vie sauvage sont magiques. C'est l'endroit idéal pour travailler sur le son», nous raconte-t-il à distance. Les chants d'oiseaux dont il ne nous aidera pas à déterminer les espèces et les roulis de la molette de son briquet balisent cet entretien autour de son second album solo sous le nom de Sonic Boom, trente ans après le premier. Ce pseudonyme, il l'avait adopté à ses débuts dans Spacemen 3, formé avec Jason Pierce, qu'il avait rencontré à l'école d'art de Rugby en 1982, terre d'origine de l'ovalie certes, mais aussi et surtout pour ce qui nous intéresse, d'un des derniers avatars décisifs du rock psychédélique. Les monuments psychotoniques équivoques du groupe, de Taking Drugs to Make Music to Take Drugs to («Prendre de la drogue en