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Libération
Enquête

#Musictoo : quand la musique déconne

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Déclinaison de #MeToo dans l’industrie musicale, le mouvement décolle enfin depuis les accusations visant plusieurs rappeurs français, début septembre. Des témoignages de victimes qui concernent tous les genres, jusqu’au classique.
(Dessin Hugues Micol)
publié le 22 septembre 2020 à 17h06

Sur la scène du Festival des festivals, rendez-vous télédiffusé fin août, les musiciennes Jeanne Added, Camélia Jordana et Pomme arboraient sur leurs vêtements un grand badge blanc. Inscrit dessus, le mot-clé «#MusicToo» explicitait le symbole derrière la reprise de la «protest song» We Shall Overcome : la promesse d'une montée en puissance, dans la continuité de #MeToo, pour les femmes dans la musique.

Le mouvement a pris de l'ampleur cet été, quand plusieurs initiatives ont été lancées, invitant les victimes à témoigner. L'an dernier déjà, le manifeste Femm (Femmes engagées des métiers de la musique) avait réuni plus de 1 200 signataires pour dénoncer les dysfonctionnements d'un secteur sexiste, s'inscrivant dans une démarche comparable à celle de l'association 50/50 pour le cinéma. L'une des initiatrices de Femm, la manager d'artistes Anaïs Ledoux, nous confiait pourtant, fin août, son regret quant à l'essoufflement du mouvement : «Il n'y a pas eu de témoignage suffisamment lourd pour être entendu. On voulait proposer une charte pour obtenir un engagement plus réel des gens de ce métier, qu'on voulait voir porté par les artistes.» Mais quelques jours après son témoignage, une déflagration a changé la donne. Le 8 septembre, le Point révélait que le rappeur Moha La Squale, 25 ans, faisait l'ob