Ils sont venus d'horizons sociaux très divers, alertés par des encarts dans les journaux ou le bouche à oreille. Depuis le vernissage de la première rétrospective, sur quarante ans, des photos de Chine de Marc Riboud, vendredi 11 octobre, plusieurs milliers de visiteurs se pressent chaque jour au Palais des Beaux-Arts de Pékin. L'exposition qui avait été présentée à Paris au printemps, puis en septembre en Allemagne, doit ensuite être montrée au Japon, à Hong-kong, Londres et New York.
«Il est difficile de faire le portrait d'une Chine qui bouge si vite. L'image risque d'être floue, même contradictoire. Dans les rues et les villages où j'ai beaucoup marché, un coup d'oeil est souvent démenti par le suivant, celui d'hier par celui d'aujourd'hui», confie Marc Riboud en préface du catalogue qui accompagne l'exposition.
Mais c'est justement cette saisie au vol d'une réalité évolutive, au travers des photographies d'un même pays la Chine sur près d'un demi-siècle, qui a particulièrement séduit le public. Au delà des clins d'oeil impertinents, de la justesse du regard, qui en un cliché sait résumer une époque, de la technique parfaite, les visiteurs ont été surpris par ce tableau inédit de leur histoire contemporaine. Par ces «prises de notes» photographiques comme se plaît à les appeler Marc Riboud, bien éloignées des images idéalisées, véhiculées par la propagande.
Un reportage commencé en 1956. «Je n'ai jamais vu de photos pareilles sur mon propre pays», murmu