Menu
Libération

La légende était presque parfaite

Article réservé aux abonnés
publié le 25 août 1999 à 0h13

La vie de Peter Beard gagnerait peut-être à se limiter à sa seule légende, c'est-à-dire grosso modo à un album de photos. Pour raconter le photographe américain, on verrait une suite d'instantanés qui vont et viennent de la savane africaine au New York by night, d'une villégiature avec Jackie Kennedy à une prison kényane, d'un crocodile dépecé à un top model. Ces photos, Peter Beard, Carnets d'Afrique et d'ailleurs les donne d'ailleurs joliment à voir. Le film de Jean-Claude Luyat et Guillaume Bonn, le premier des trois documentaires diffusés par Canal + lors de cette soirée consacrée à la photo, n'a d'ailleurs oublié aucune des facettes de l'icône Beard, photographe glamour de la vie et de la mort. Guillaume Bonn, photographe vivant au Kenya et initiateur du film, était tout trouvé pour se mettre dans les pas de Peter Beard, la soixantaine aujourd'hui, et l'accompagner sur les lieux où s'est constitué son personnage.

Nature. Pour commencer, il y a Peter Beard, jeune photographe américain à la beauté lisse débarquant de Yale, au début des années 60. Au Kenya, révélation de la beauté du monde sauvage. Au Danemark, il se lie avec Karen Blixen, l'auteur de Out of Africa, dont il fait le portrait en momie fripée au regard brûlant. A cette époque, il court la brousse, photographie tout ce qui bouge dans des mises en scène complexes. Un autoportrait le montre en train de fumer la pipe, le corps à moitié englouti par un crocodile géant.

Plus tard, cette même vie sauv