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Critique

Horvat au jour le jour

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Photographie. Ouverture du Mois de la photo à Paris.
publié le 28 octobre 2000 à 5h57

Où était Frank Horvat, il y a exactement un an, le 28 octobre 1999? La réponse est au musée Maillol. Ce jour-là, le photographe septuagénaire était à Porto. C'était un jeudi et, fidèle à sa résolution, il fit sa photo du jour, celle d'un coin de rue en travaux. Pendant toute l'année 1999, et pour marquer à sa façon la fin du siècle, Horvat s'est astreint à produire une image quotidienne, parfois deux. Le résultat, l'une des 69 expositions du Mois de la photo qui s'ouvre ce week-end à Paris (lire également en pages 42-43), oscille entre le journal intime, le livre de bord et l'album de famille. Le photographe nous entraîne dans sa maison de Provence, La Véronique, dans celle de Boulogne-Billancourt, sur les lieux de son enfance (en Croatie, en Suisse) et dans ses autres voyages européens. On croise ses petites-filles, ses enfants, sa compagne (tiens, elle a changé de coiffure). On l'accompagne à l'hôpital. On va chez les amis (Boubat, des psychanalystes...). Quand Horvat, malade, doit garder la chambre, on se contente d'un gros plan de ses mocassins et d'un Autoportrait avec rhume.

Tout cela, l'accumulation, est très attachant. Devant les images au mur, et surtout en feuilletant le «catalogue» de l'exposition, un gros bloc de photos rectos, on a plaisir à voir le déroulé des jours, l'écoulement du temps. Comme dans un livre de haïkus, certaines images disent l'hiver, plus loin la venue du printemps, la marche des saisons. 1er octobre: quelques feuilles mortes sur un paillasson