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René Burri, garde-temps

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En 2004, une rétrospective à Paris revenait sur la carrière du photographe suisse, figure de proue de l'agence Magnum.
René Burri en 2013. (Photo Arnd Wiegmann. Reuters)
publié le 20 janvier 2004 à 22h08
(mis à jour le 20 octobre 2014 à 19h51)

Le photographe René Burri est mort lundi 20 octobre. Libération avait publié cet article en 2004, lors d'une rétrospective de son travail à Paris.

Ambiance hollywoodienne à la Maison européenne de la photographie, des caméras à tous les étages, des micros, des fils électriques qui traînent. Pour qui ? Pour lui, René Burri, 70 ans, longue silhouette de gaucho et coeur d'Indien, chapeau sur la tête et cigare aux lèvres, très en retard sur son programme d'interviews. A la cafétéria, il pose naturellement à la Che Guevara, son portrait le plus célèbre, pris à La Havane, en 1963, pour le magazine américain Look, grand concurrent de Life. Un instantané devenu icône, assez représentatif du style Burri, symbole d'un photojournalisme qui prend son temps, loin de l'actualité pin-pon, et qui s'essaie à viser juste.

«J'ai du sang bernois par mon père, mais, comme ma mère était allemande, je suis le plus rapide des lents. Enfant, je m'entraînais à attraper les mouches dans le creux de la main ; sept, ce fut mon record», raconte-t-il en riant, tandis qu'autour de lui commencent à prendre vie sur les murs les trois cent cinquante images qu'il a sélectionnées pour cette rétrospective (1). Quatre années de travail avec Hans-Michael Koetzle, la tête dans les archives, les yeux dans le passé, mais pas trop, et aujourd'hui le bonheur