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Lillian Bassman, cœur croisé

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La photographe américaine, célèbre pour ses clichés dans «Harper’s Bazaar», est morte lundi dernier à l’âge de 94 ans.
publié le 20 février 2012 à 0h00
(mis à jour le 20 février 2012 à 11h11)

La photographe Lillian Bassman est morte lundi 13 février, à son domicile de New York, sa ville natale. Elle avait 94 ans. Cette anticonformiste personnifiait la créativité avec ses photographies eurythmiques à la fibre estivale.

Longtemps attachée à l'univers de la mode, elle avait retrouvé dans les années 90, grâce à l'historien Martin Harrison, le goût des sunlights, et l'on ne cessa, dès lors, de la contempler sur les cimaises. «Une chance inouïe, pas un jour sans travail», disait-elle, en gardant la tête froide, lors de sa rétrospective à Paris, au Carrousel du Louvre, juste après «Vanités», organisée par Robert Delpire au Centre national de la photographie, en 1993.

Glamour. Fille de juifs russes émigrés, Lillian Violet Bassman naît le 15 juin 1917, à Brooklyn, puis grandit dans le Bronx. Parents bienveillants, éducation bohème, rencontre de son futur mari, Paul Himmel. Elle contacte Alexei Brodovitch, le gourou du célèbre magazine Harper's Bazaar. Entente réciproque, elle sera un temps son assistante avant de s'aventurer en solo, en 1947 : «Avant que je ne devienne photographe de mode, Brodovitch et moi étions toujours d'accord. Dès mes premières productions, il ne partagea plus mon choix. Il fallait avoir, face à lui, un super ego, car il tua autant de photographes qu'il en révéla. N'hésitant pas à recadrer une image ou à évacuer un curieux jugé sans talent.»

A une époque où la femme est plutôt miroir, Lillian Bassman