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portrait (archive)

Kate Barry, par l’ombre portée

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La fille aînée de Jane Birkin, disparue mercredi, voyait dans la photo un remède à sa mélancolie.
Kate Barry. (photo Antoine Le Grand pour Libération)
publié le 10 juin 2012 à 19h06
(mis à jour le 12 décembre 2013 à 11h09)

[La photographe Kate Barry, fille de l'actrice et chanteuse Jane Birkin et du compositeur britannique de musiques de films John Barry, est morte mercredi après avoir chuté de son appartement parisien. Libération avait publié son portrait en 2012.]

Trois photos qui nous parlent, allez savoir pourquoi : un ruban de béton déroulé en bord de mer. Deux bancs qu'il est prudent d'essuyer de la main avant d'y poser les fesses. La plage, déserte, et la peinture bleue d'une piscine à ciel ouvert, que les vagues et le temps, qu'il fait et qui passe, n'en finissent pas d'écailler. Grise, frisquette, désincarnée : ainsi va la ville vue par Kate Barry en écho au texte de Jean Rolin dans Dinard. Essai d'autobiographie immobilière.

La photographe et le romancier ont longtemps formé un couple. Aujourd'hui séparés, quoique très proches, ils ont réalisé ce carnet ensemble, «par amitié». Jean Rolin n'est pas né à Dinard, mais il aurait bien voulu. Kate Barry affectionne davantage Lannilis, au nord de Brest, dont elle respecte la rudesse et les souvenirs. Sa mère, Jane Birkin, possède une maison à deux pas de la plage où son grand-père embarquait des résistants français vers l'Angleterre. Pour autant, arpenter Dinard ne lui a pas déplu : fille du compositeur John Barry (James Bond, Out of Africa, Danse avec les loups) disparu l'année