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Libération
Critique

Méditerranée, entre rives et dérives

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Les Rencontres 9ph de Lyon proposent une vingtaine d’expositions où, de Marseille à Bethléem, le réel et l’imaginaire se côtoient. Panorama.
Série «Marseille» (2009), de Christophe Bourguedieu. (Photo Christophe Bourguedieu)
publié le 1er octobre 2012 à 20h16
(mis à jour le 2 octobre 2012 à 16h13)

Photo Christophe Bourguedieu

Quasiment face à la gare SNCF, on trouve la bibliothèque municipale de la Part-Dieu où se tient la tête d’affiche des Rencontres 9ph, Martin Parr. Au vernissage de son exposition, «Life’s a Beach», le Britannique ventriloque a fait un tabac avec ses plages stéréotypées, fief des peaux rouges, qu’il a arpentées avec la mine d’un touriste, quand il est, quand même, un pro de la pellicule.

Plage. Peu de temps avant, il avait avoué, en vrac, qu'il ne sait pas nager, qu'il est attiré par tout ce qui brille et qu'il doit à ses parents ornithologues la fréquentation des rivages populaires, puisqu'il en fut privé, petit. «Vous pouvez blâmer mes parents», lance-t-il, gouailleur, avant de lâcher un scoop : «C'est sur la plage de New Brighton, là où j'ai commencé ma carrière, que mes cendres seront dispersées».

Grâce à un accrochage plutôt malin, l'exposition permet d'oublier certaines images trop vues (le type aux chaussettes blanches dans ses sandales papales, qu'il aille en enfer !) pour découvrir celles, plus énergiques et moins baroques, de la plage, investissement privé. La plus graphique est celle de Huan Hin (Thaïlande), deux jambes, un parasol, la mer, condensé d'un corps abandonné aux rayons ultraviolets et aux voyeurs. Signe de l'époque, la disparition des enfants sur les photographies des dernières années : Martin Parr, même incognito, ne s'en approche plus, car «les parents vous prennent pour un pédophile».