La visite relève parfois du jeu de piste et de la chasse au trésor. Une fois repéré le logo rouge et noir de Kyotographie (1) - signalant une exposition, on n'est pas encore au bout de nos surprises. Car pour la première édition de ce festival international de photographie, les organisateurs ont misé autant sur la (re)découverte de lieux emblématiques de Kyoto que sur la mise en scène de grands noms du genre. Jusqu'au 6 mai, dans des temples, des machiya (demeures traditionnelles), des maisons de thé, un institut, «Kyotographie» donne à voir douze artistes, écoles, collections particulières dont certains jamais exposés : les travaux du vétéran avant-gardiste Eikoh Hosoe, (Libération du 11 avril), les «paysages suspendus» post-tsunami de Tadashi Ono, des ambrotypes de la collection de l'historien Christian Polak, les clichés noir et blanc de Malick Sidibé…
«Outil». Pour cette première, Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, les fondateurs et directeurs, tentent un pari culotté dans un pays où il n'y a aucune tradition de festival photo. «Les images n'ont jamais été considérées comme des œuvres d'art et le marché est presque inexistant. La photo est d'abord considérée au Japon comme un outil, une écriture. C'est un territoire qui n'expose pas beaucoup», souligne Claude Estèbe, spécialiste des cultures visuelles