Une mise en abyme architecturale en guise de vibrant hommage. Six mois après la mort de son bâtisseur, Oscar Niemeyer, l'emblématique immeuble courbe en forme de S de la place du Colonel-Fabien, siège du Parti communiste français, célèbre dans une exposition jusqu'à la fin du mois de juin l'architecte brésilien à travers ce qui restera la grande œuvre de sa vie : la création de Brasília, la capitale fédérale du Brésil. Edifiée à une vitesse folle entre 1956 et 1960, en moins de mille jours, dit la légende, cette cité qui se voulait idéale devait, selon le vœu du président de l'époque, Juscelino Kubitschek, qui en ordonna et supervisa de manière très autoritaire la construction, permettre au Brésil d'accomplir «cinquante ans de progrès en cinq ans».
On a beau savoir depuis que cette utopie futuriste a également accouché de quelques tares urbaines volontairement ignorées à l’époque par ses concepteurs (ville cloisonnée dans ses activités sans trottoirs ni carrefours, Brasília est raillée pour ses embouteillages et le «tout-voiture» qui y règne), on n’en reste pas moins admiratif devant la démesure autant que la créativité de ce projet symbolique à plus d’un titre. Celui d’une époque encore animée par une foi inébranlable dans le progrès et d’un pays en marche dans lequel tout semblait alors possible.
A la différence d'autres délires architecturaux, l'utopie messianique de Brasília n'aura pas eu besoin de faire table rase d'une ville plus ancienne pour exister, pour la s