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Critique

Toute la lumière sur «Paris la nuit»

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Photo. A partir de jeudi au Pavillon de l’Arsenal, une exposition éclaire les métamorphoses apportées par la révolution industrielle.
publié le 20 mai 2013 à 20h16
(mis à jour le 21 mai 2013 à 12h20)

Au Pavillon de l’Arsenal, lieu de la Ville de Paris consacré aux affaires architecturales et urbaines, on a depuis plus de vingt ans à peu près tout exposé: le logement, le haussmannien, le béton, les maisons, le verre, les faubourgs et on en passe… Mais de la nuit, il n’avait jamais été question. Rien pour cette moitié de la vie qui d’ailleurs, n’intéresse pas les urbanistes.

Reconnaissons donc à l'Arsenal d'être aujourd'hui pionnier en confiant les clés de la maison à Marc Armengaud, un architecte qui, lui, se passionne depuis des années pour la nuit urbaine, personnage idéal pour raconter «Paris la nuit» (lire ci-contre).

C'est bien d'un récit qu'il s'agit et dans cette histoire, y voir clair quand il fait noir n'a pas été le seul déterminant. Dès le XIXe siècle, le développement du gaz - et donc des réverbères - va accompagner une croissance urbaine et économique sans précédent. Les boulevards percés par Haussmann accueillent cafés et théâtres. La révolution industrielle crée le travail de nuit, pour une humanité d'origine paysanne qui s'était toujours couchée avec les poules. Paris ne cesse de grossir, il faut bien nourrir la métropole grâce aux Halles, dont l'activité nocturne s'étend à toute la ville avec d'interminables convois de charrettes qui viennent des maraîchages de la périphérie. Au XIXe siècle, les nuits de ceux qui dorment, ceux qui s'amusent, ceux qui travaillent et des avant-gardes romantiques qui errent, se confondent.