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Libération

Katerina Kaloudi, poésie en noir et blanc

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Sur l’île de Bendor, au large de Bandol, l’artiste grecque présente une série réalisée de 2002 à 2004.
Cyclades, Sérifos, 2002, issu de la série «les grecs» (Photo Katerina Kaloudi)
publié le 27 mai 2013 à 20h36

Il y a presque une forme de conte dans la trajectoire de Katerina Kaloudi, repérée par Photomed au moment où, un quart de siècle après avoir débuté comme free lance, elle songeait sérieusement à plaquer la photographie une bonne fois pour toutes. Des conditions économiques de plus en plus précaires, et plus guère la foi de revendiquer un statut d'artiste dans un pays, la Grèce, en capilotade.«Impossible, aujourd'hui, de dénicher des financements pour travailler ou exposer dans des conditions correctes, et surtout, je trouvais de moins en moins de sens à poursuivre cette démarche créative entourée de gens désespérés qui se demandent juste comment manger. Franchement, je me sentais bien incapable de sortir mon appareil pendant toutes les scènes d'émeute qu'on a connues. Mais là, je vais quitter Sanary regonflée, confortée dans l'idée que la culture garde vraiment un rôle à jouer au sein de la société.»

A 50 ans, Katerina Kaloudi s’apprête donc à renaître et toutes celles et ceux qui ont déjà vu son exposition sur l’îlot de Bendor, au large de Bandol, devraient s’en féliciter. Influencée par Kertész ou Koudelka, elle y présente une série qui n’a plus rien à voir avec son inspiration actuelle, mais en dit long sur la sensibilité d’une femme éprise de son pays, dont elle observe certaines perpétuations avec tendresse et humour.

Soucieuse de consigner une tradition qui ne se veut pas pour autant explicitement passéiste, la série les Grecs scrute un quotidien fait d