«Même si je ne les ai pas toutes connues, ce sont mes amies.» Sur l'ardoise magique qui lui sert à communiquer - elle ne peut plus parler -, Alexis Hunter écrit ces mots au feutre bleu. Elle désigne ainsi les vingt et une artistes rassemblées pour «Mujer. La vanguardia feminista de los años 70», de Helena Almeida, née à Lisbonne en 1943, à Nil Yalter, née au Caire en 1938. C'est l'une des expositions phares de PhotoEspaña, proposée par Gabriele Schor, via la collection privée Sammlung Verbund, à Vienne.
Exorcisme. Aujourd'hui, Alexis Hunter est partagée entre joie et mélancolie, «certaines artistes n'ont pas eu leur public, elles ont travaillé en silence pendant quarante ans». De cette Néo-Zélandaise installée à Londres sont dévoilées trois œuvres, dont l'une agrémente sa page Facebook, une allumette qui enflamme un bout de papier. En fait, la dernière image d'une planche-contact de 27 poses, qu'elle a noircie du début à la fin, rendant progressivement invisible un Apollon en érection. Exorcisme contre le voyeurisme ? «De l'humour et de la violence, note aussitôt l'artiste. A cette époque si excitante, l'après-Mai 68, nous voulions combattre l'autorité, celle des hommes, comme celle qui hiérarchisait la société. Ce combat, je l'ai encore en tête.» Pour Alexis Hunter, il est important de «montrer son travail n'importe où, même s'il est interdit ou très critiqué, regardez les jeunes féministes arabes,