C'est quoi, le glamour ? «Donner une allure plus sexy aux mômes», répondait George Hurrell à John Kobal, ajoutant face à son interlocuteur amusé : «L'allure chambre à coucher.» Ce brin de dialogue résume l'enjeu lascif du glamour, qui fut porté aux nues sous l'âge d'or hollywoodien, jusqu'à l'absolu. George Hurrell (1904-1992) en fut l'un des portraitistes les plus éblouissants ; et John Kobal (1940-1991), historien et collectionneur, en sauva miraculeusement la mémoire, élaborant «le musée de nos rêves», comme l'écrivit, à la mort de ce dernier, Richard Boston dans le Guardian. Des rêves d'éternité qu'on retrouve dans le livre édité par Steidl en 2008, Glamour of the Gods (1), qui pioche à nouveau dans l'inépuisable trésor de la Fondation John Kobal, ainsi que dans l'exposition «Made in Hollywood», qui poursuit sa tournée, avec une halte actuelle au Portugal.
Beautés fatales. Soit une série de pépites méconnues des années 20 aux années 50, qui dévoilent les actrices plutôt que les acteurs sous l'emprise de la lumière, s'exerçant aux caprices de la photogénie sous l'œil d'observateurs prêts à tout, à les croquer comme à les retoucher. Déjà formatées par les studios - qui changent leurs noms, leur nez ou leur dentition, puis les virent sans formalité quand le parlant s'impose -, ces stars sur mesure apparaissent savoureuses, irrésistibles, nunuches. Pola Negri, vampire délicat. Carole Lombard, n