C'est chez GB agency, à Paris. La galerie de Roman Ondak, Ryan Gander, Robert Breer… Elina Brotherus, née en 1972 en Finlande, n'est pas toute neuve. Elle en est à sa neuvième expo dans ladite galerie. A Libération, on la fréquente depuis 2001. A l'époque, elle répondait par mail, en français, à une interview. A propos de ses Suites françaises, elle disait : «Allez en Tchéquie ou en Pologne, ou quelque part où la langue est incompréhensible pour vous. C'est un sentiment bizarre : c'est comme d'être invisible.»
On a presque la même impression devant la nouvelle série qui occupe les deux salles inférieures de GB agency. Comme à son habitude, Brotherus est sur toutes les images, de dos, de face, de profil, en plan américain, en pied, assise, couchée, mais presque invisible puisqu’on ne voit qu’elle. A en croire cette vieille interview, c’est qu’elle est en train de chercher un langage pour communiquer avec nous. On ne comprend pas d’abord ce qu’on regarde. Une femme (car toute photo de Brotherus par elle-même est fiction) attend. On voit dans la composition, dans la façon qu’à ce corps d’habiter l’espace, le temps durcir image après image. Non pas exactement passer, puisqu’il n’y a rien de chronologique, mais l’éternité se densifier. Comme si les lieux eux-mêmes devenaient désir et déception, deux des modalités qui permettent de saisir le temps, lequel autrement, n’est rien.
Précipices. Puis, comme on a quand même q