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Libération

Quatre coups de projecteur

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Pierre Jamet, Dina nue arrosée, auberge de jeunesse de Villeneuve-sur-Auvers, 1937. (Photo Pierre Jamet)
publié le 15 juillet 2013 à 12h34

JOHN STEZAKER (Grande­Bretagne, 1949) colle des visages de studio anciens (comédiens ou inconnus, comédiens devenus inconnus et vice­versa) en exhibant la ressemblance (la retouche vise à unifier l'homme en type), tout en tendant à démontrer que l'identité est toujours ailleurs. Dans d'autres séries, il colle un écran blanc au milieu d'une scène, interrompant les personnages dans leur regard. Ou alors, il remplace le visage par une carte postale colorisée: cliché pour cliché. Enfin, il combine deux photos de plateau ciné pour les contredire et les aligner: bal de bordel abouté à un repas de famille.

C'est le Front populaire, les congés payés. PIERRE JAMET (France, 1910­2000), directeur d'une colonie de vacances à Belle-­Ile­en­-Mer, adhère au Comité laïque des auberges de jeunesse et devient leur documentariste. Il sera ensuite chanteur. Parmi ses amies, Dina Vierny, la future galeriste et déjà modèle de Maillol, socialiste, qu'il a rencontrée à la chorale de l'Association des artistes et écrivains révolutionnaires. Elle est l'héroïne nue et libre de la plupart de ces clichés qui témoignent de la jeunesse progressiste avant la catastrophe fasciste. C'est la fille de Pierre Jamet, Corinne Jamet, qui a récolé le travail inédit de son père.

MIGUEL ANGEL ROJAS (Colombie, 1946): «J'étais étudiant en art à Bogota, ville très conservatrice; j'avais trouvé dans la photographie le moyen d'expression de mon orientation sexuelle. Au mili